Depuis 225 ans, la défense de la France fait partie des missions fondamentales de l’École polytechnique. Dès sa création, en 1794, son rôle est de former des ingénieurs civils et militaires. Cet aspect s’accentue avec la militarisation de l’École décidée par Napoléon en 1804. Les élèves commettent leur premier fait d’arme en 1814 en défendant les portes de Paris à la Barrière du Trône lors de l’avancée des forces européennes alliées. En 1830, les élèves, hostiles à Charles X, soutiennent la Révolution et participent activement aux Trois glorieuses des 28, 29 et 30 juillet 1830. C’est à cette occasion que l’élève Vaneau est tué. Lors de la Révolution de 1848, ils assurent un rôle de médiateur entre les insurgés et le pouvoir. En 1870, deux polytechniciens s’illustrent pendant la guerre contre la Prusse : Pierre Denfert-Rochereau, en menant la résistance lors du siège de Belfort ; et Louis Faidherbe, en conservant le Nord-Pas-de-Calais jusqu’à la capitulation. Durant la Première Guerre mondiale, 900 polytechniciens et 200 élèves sont tués. En reconnaissance de l’implication des polytechniciens dans les succès militaires, le drapeau de l’École reçoit les insignes de la Croix de la Légion d’honneur et la Croix de Guerre. Autre fait marquant, quatre généraux polytechniciens qui ont contribué à la victoire sont faits Maréchaux de France, la plus haute distinction militaire française : Joseph Joffre, Ferdinand Foch, Émile Fayolle et Michel Maunoury. Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux polytechniciens s’engagent dans les Forces françaises libres, dans le Bureau central de renseignement et d’actions, ainsi que dans la résistance intérieure. Ainsi, 33 polytechniciens sont Compagnons de la Libération, 37 élèves des promotions 1941 à 1944 sont médaillés de la Résistance, et 60 polytechniciens sont morts en déportation, la plupart pour faits de résistance. Et l’implication de l’X dans la défense de la France se poursuit à l’époque moderne. En 1999, Caroline Aigle devient la première femme pilote de chasse, Pierre Marion fut le premier directeur de la nouvelle Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) en 1982, André Giraud crée en 1988 le Conseil général de l’armement, et de nombreux polytechniciens rejoignent la Direction générale de l’armement.